Montpellier
CHU de Montpellier
Accoucher "nature" : c'est possible
Le 13/10/2013
Lespace de naissance physiologique est le second en région après celui de Bagnols-sur-Cèze. Pour éviter la surmédicalisation sans nuire à la sécurité. Elle a trouvé le prénom : Hugo est attendu demain au terme dune grossesse sans nuage. Du coup, le choix de Laetitia ne sarrête pas là : la jeune femme a aussi préparé la musique qui bercera larrivée de son premier enfant. Elle emportera sa playlist en partant à la maternité. Son "projet de naissance", défini avec léquipe médicale du CHU de Montpellier ne sarrête pas là : "Je souhaite quon minforme sur le déroulement de laccouchement, je veux pouvoir me couvrir, la lumière sera tamisée, je serai libre de mes mouvements..." Une unité adaptée inaugurée lundi Favorable à un accouchement le plus "naturel" possible, Laetitia sera la première patiente de lespace de naissance physiologique du CHU de Montpellier. Lunité, habillée de couleurs douces, équipée dune baignoire de relaxation, dune table daccouchement moins barbare que les modèles habituels, dune banquette-lit, de ballons, de lianes, a été inaugurée hier dans un établissement repéré pour suivre les grossesses à risques. Il souvre désormais à lhaptonomie (technique de caresses et de contacts adressés au bébé par les parents), la sophrologie, lhypnose, pour un accouchement en douceur qui séduit de plus en plus les maternités. Lhôpital de Bagnols-sur-Cèze déjà équipé Les CHU dAngers et de Strasbourg ont été précurseurs. Dans la région, seul, lhôpital de Bagnols-sur-Cèze est équipé. Des projets sont en cours à la clinique Saint-Roch, à Montpellier, dans les hôpitaux de Perpignan, Narbonne et Saint-Affrique. Au CHU de Montpellier, 3 500 naissances par an, le projet est en gestation depuis 2005. Il part dune double envie. Celle des sages femmes "frustrées dêtre devenues très techniciennes" avec "lhyper-médicalisation" de la naissance amorcée dans les années 80, rappelle Françoise Domergue, cadre supérieur du pôle naissance et pathologie de la femme du CHU. Des formations à ce "nouvel état desprit" ont accompagné la mise en place du concept. Un changement sociétal Dautre part, "il y a un changement sociétal. Les femmes qui ont des grossesses normales nont pas forcément envie de se retrouver allongées avec le bras perfusé. Mais elles ne veulent pas prendre de risque, elles veulent bénéficier dun plateau technique performant en cas dimprévu". La technicité de la salle nature est cachée dans une discrète armoire murale. Les femmes pourront prendre un bain pendant les contractions, accoucher accroupies... La présence du père est intégrée à lespace. Les premiers contacts avec le bébé seront privilégiés. A quelques heures de léchéance, Laetitia est sereine : "Ça nous met en confiance. On se sent plus accompagnée que dirigée." Concentrée sur laccueil de son bébé quelle définit déjà comme un "moment dune extrême intensité". SOPHIE GUIRAUD
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